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Le blog de veille du doc

27 février 2009

Babelthèque

livres__16_Vu sur Bibliobsession, Babelio, un des principaux réseaux sociaux dédiés au livre dans le monde francophone vient de lancer un nouveau service qui se nomme Babelhèque. De quoi s’agit-il ? Rien de moins que de mutualiser les données entre les membres de la communauté de Babelio (environs 6400 membres) et les usagers des bibliothèques !

Comment ça marche ?

 

Babelthèque permet aux bibliothèques d’enrichir leurs OPAC et leurs sites Internet en important le contenu produit par les membres de la communauté de lecteurs Babelio.com : critiques, citations, nuages d’étiquettes etc. Babelthèque permet également aux usagers de la bibliothèque de saisir des critiques et citations dans l’OPAC, qui sont partagées avec l’ensemble des bibliothèques partenaires.

Cela fonctionne donc dans les deux sens, ah la magie de la mutualisation.

L'enjeu est de taille : comme nous l'avions déjà précisé précédemment concernant le billet sur les étiquettes en bibliothèque, de plus en plus de catalogue propose d'intégrer les commentaires des lecteurs, pour élargir le concept de médiation entre une collection et un usager. Cependant, cette pratique reste peu utilisée. L'intérêt est donc d'aller récupérer les commentaires des lecteurs ailleurs (autres sites web comme par exemple les communautés d'amateurs) pour ainsi donner une autre valeur ajoutée aux catalogues : celle des usagers des bibliothèques qui seront associées aux critiques des professionnels. Le deuxième intérêt de cette innovation est de créer un véritable réseau entre les usagers, le web et les bibliothèques.

Pour l'heure, Babelio compte plus de 12 000 critiques qui sont modérées à posteriori sur le principe de la modération montante et descendante.

Pour ceux qui seraient intéressés, reportez vous au billet de Bibliobssession et consultez notamment le diaporama proposé.

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26 février 2009

Le mensuel du Café péda

Le numéro 100 du mensuel du Café pédagogique vient de paraître.
Au sommaire :

  1. Le site du mois :le CLEMI. Dans environ trois semaines aura lieu la semaine de la presse. Le CLEMI reste le site de référence en matière d'EAM. Le CLEMI accompagne enseignants et élèves à la découverte critique et pluraliste des moyens d'information grâce à ses missions de formation, d'animation pédagogique et de diffusion de ressources.
  2. L'actu du mois : retour sur le sujet du CAPES interne de doc; le palmarès du festival de BD d'Angoulême; pistes pour aider l'élève de 6° (CRDP de Nice); les méthodes de recherche des élèves de 1ère année de l'université de Bourgogne; On n'apprend pas qu'à l'école (étude américaine sur la portée de la télé éducative et des feuilletons sur l'acquisition de connaissances scientifiques); Contestation de l'évolution :aider des profs désarmés; les médias et les valeurs (véhiculées dans les séries télé); Les nouvelles jeunesses de O. Galland et V. Cicchelli (Problèmes politiques et sociaux N° 955); L'expo BNF sur le livre de jeunesse.
  3. Rencontre avec Fred Yvetot : documentaliste et auteur du site "Le site de la doc".
  4. Livre électronique / numérique : le retour
25 février 2009

Les résultats d'admissibilité de l'interne sont tombés !

Eh oui, avec un jour d'avance comme d'hab, les résultats d'admissibilité du CAPES interne viennent d'être publiés. Pour ceux qui serait intéressés, c'est ici sur Publinet. Pour l'heure, la date d'envoi du dossier n'est pas connue mais les oraux auront lieu du 04 au 07 avril à Poitiers, pays de BCDI.

23 février 2009

Des étiquettes en bibliothèque

Longue histoire que celle des étiquettes, mais tentons d'être brefs...

 

Le but est de faciliter la médiation des collections de la bibliothèque. La médiation permet de mettre en œuvre des outils et des services destinés à faire de rencontrer une offre et une demande documentaire dans un lieu.

Au départ de l'initiative, deux bibliothécaires blogueurs nationalement reconnus, Silvère Mercier, bibliothécaire responsable de la médiation numérique au sein du réseau des Médiathèques du Val d'Europe et auteur du blog Bibliobsession, et Lionel Dujol, bibliothécaire à la Médiathèque de la Monnaie dans la Drôme, auteur du blog La bibliothèque apprivoisée.

 

Le premier, Silvère Mercier, travaille sur un projet qui propose des contenus et suscite des échanges car, selon lui, "nombreux sont les usagers qui n’osent pas (ou ne veulent pas, hein) s’adresser à nous pour des conseils ou des recommandations en face à face". Il s'agit de montrer aux usagers que :

 

  • "Les livres, cd, dvd, etc. dans les bibliothèques ne sont pas là par hasard mais qu’ils ont été sélectionnés" 
  •  "Sélectionnés non pas par une institution abstraite mais par des bibliothécaires qui mettent en jeu leur professionnalisme, avec une part de subjectivité".  
  • "Que les œuvres et documents qui sont dans la bibliothèque s’inscrivent dans une collection et qu’ils sont donc liés par leurs thématiques à d’autres documents".

Pour cela, les bibliothécaires apposent une étiquette autocollante sue la première de couverture des documents afin de mettre en valeur les collections. Une nouvelle charte graphique a été crées ainsi qu'un groupe de rédaction chargé de la procédure de coordination de la rédaction et de la validation des étiquettes. Pour la production des étiquettes, ils utilisent un wiki.

Les étiquettes portent sur la critique positive ou négative d'une personne, elles demeurent donc subjectives. Le principe est le condensé, elles ne doivent, par conséquent, pas excéder 53 mots. Pour les critiques des documentaires jeunesse, le principe de neutralité a été retenu.
Voici l'exemple d'une étiquette comme elle pourrait figurer sur un ouvrage.

Ce principe dépend d'une stratégie numérique plus globale : "chaque contenu ainsi imprimé sur étiquette figure aussi sur notre site web : voir l’exemple de cette notice, dans l’OPAC, puisqu’Archimed (notre prestataire) a eu la bonne idée de permettre l’insertion d’”avis de bibliothécaires” dans le catalogue."

Une seconde étiquette figurant sur la quatrième de couverture propose des liens vers d'autres documents similaires ou portant sur les mêmes thématiques.

Voici l'avis de Silvère Mercier sur la portée de cette initiative récente : "il est bien sûr trop tôt pour mesurer l’impact réel de cette initiative.  Elle n’en demeure pas moins une manière de susciter les réactions des usagers de notre territoire et au delà, puisqu’il est prévu de pouvoir diffuser à l’avenir ces critiques au sein de réseaux sociaux pré sélectionnés. Bien sûr nous envisageons aussi de pouvoir valoriser d’une manière ou d’une autre les avis de nos usagers, qui peuvent d’ores et déjà aujourd’hui en toute liberté mettre leurs avis dans notre catalogue…"


La seconde initiative concerne la médiathèque de la Monnaie. Le point de départ est l’un des moments forts de la programmation culturelle de la médiathèque : une exposition de photographies réalisées lors d’ateliers de cuisine mis en place par la Médiathèque en partenariat avec la MJC du quartier. Les participantes de cet atelier étaient d'origines diverses. Suite à l'engouement suscité, il a été décidé de créer un blog recensant les recettes qui s’accompagne "d’une Google map , la cartorecette, qui géolocalise à la fois les recettes et les livres de cuisine liés disponibles dans les médiathèques du Pays de Romans.
N’oublions pas que la médiation numérique ne concerne que l’usager internaute et qu’il est donc indispensable d’impacter ce travail sur les services réels de la bibliothèque. C’est là qu’interviennent les étiquettes imprimées."

Inspirée du travail des médiathèques du SAN du Val d'Europe, l'écriture des étiquettes est collaborative : usagers, libraires ou autres partenaires... Tous ont déjà l'habitude de rédiger des critiques sur le blog de la médiathèque. Tout ce qui est écrit sur le blog devient ensuite étiquette physique, collée sur l'ouvrage correspondant.

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Pour aller plus loin (liens issus de Bibliobsession) :

                                       

             

 

23 février 2009

Petit dictionnaire de pédagogie

Sur son site personnel, Philippe MEIRIEU met en ligne un outil très utile en période de révisions : le petit dictionnaire de pédagogie qui propose les définitions des principales notions de pédagogie ainsi que des réflexions autour des différents thèmes. De plus, la plupart des thèmes peuvent être complétés  par des documents que vous trouverez dans les "Cours", les "Articles et conférences" ou les "Outils de formation".
Voici en exemple la définition d'autonomie :
"
terme utilisé très fréquemment en pédagogie pour désigner la capacité de "se conduire selon son propre vouloir". Il fait l'objet d'un trop large consensus pour ne pas poser problème",

ainsi que l'article associé :

"À lire la plupart des projets d'écoles ou des projets d'établissements, à consulter les instructions ministérielles, à entendre les parents et les enseignants, on découvre que l'"autonomie" est au centre de tous les discours. On veut former des élèves autonomes, des enfants autonomes, former à l'"autonomie requise pour l'exercice d'une citoyenneté responsable", etc.

       

Or, à regarder de près les pratiques scolaires et les comportements des élèves, on découvre que, en réalité, ce n'est pas l'autonomie qui est développée mais bien plutôt quelque chose comme la débrouillardise. En fait, ce qui est vraiment formé à l'école c'est la capacité à s'en tirer le mieux possible avec le moins d'efforts possible, à faire semblant d'écouter plutôt que d'être vraiment attentif, à interpréter ce que le maître veut qu'on dise plutôt qu'à comprendre réellement ce qu'il dit, à échapper à la punition quand on n'a pas fait son travail, à ne pas se faire   interroger quand on n'a pas appris sa leçon. Ainsi se construisent d'étranges mais efficaces attitudes qui permettent d'apparaître bon élève plutôt que l'être vraiment et de se débrouiller dans l'imbroglio des propositions scolaires... Une fois acquises, ces attitudes permettront de choisir correctement ses langues et ses sections, de calculer au mieux les investissements minima pour parvenir à ses fins personnelles.

       

Certes, l'Ecole n'est pas, à elle seule, responsable de cette confusion entre l'autonomie et la débrouillardise : il existe une multitude de pratiques sociales qui invitent à aller dans ce sens. Mais peut-être, précisément, l'Ecole a-t-elle, ici, un devoir de résistance et ne doit-elle pas hésiter à travailler à contre-courant ? Peut-être doit-elle former à une autonomie véritable qui soit tout à la fois interrogation sur l'efficacité et sur la valeur de ses actes ? Peut-être ne doit-elle pas systématiquement favoriser ceux qui connaissent déjà, en raison d'une sorte de complicité culturelle et sociale, les règles du jeu ? Peut-être doit-elle apprendre à tous les élèves à voir les conséquences à long terme de ce qu'ils font au lieu de s'en tenir à une rentabilité immédiate ?

       

Car la véritable autonomie, en tant qu'elle est apprentissage à la capacité de se conduire soi-même, met en jeu, de manière étroitement liée, trois dimensions : la définition d'un champ de compétences précises pour l'éducateur, une option sur des valeurs que l'on cherche à promouvoir et une appréciation du niveau de développement de la personne.

       

La définition d'un champ de compétences d'abord : tout le monde peut   former à l'autonomie mais n'importe qui n'est pas capable de promouvoir cette autonomie dans tous les domaines. Une assistante sociale visera l'autonomie des familles dans la gestion de leur budget par la lutte contre le surendettement. Une infirmière pourra former à l'autonomie dans le domaine de la santé en apprenant aux personnes à gérer intelligemment leur armoire à pharmacie. Un animateur de MJC voudra amener les habitants de son quartier à une autonomie dans la manière d'utiliser leur temps de loisir en profitant des infrastructures socioculturelles mises à leur disposition. L'instituteur a, quant à lui, la responsabilité de former ses élèves à l'autonomie dans la gestion de leur travail scolaire: c'est à lui à leur apprendre à s'organiser, à trouver les méthodes les plus efficaces pour apprendre leur leçon ou réviser leur contrôle, à évaluer les résultats qu'il atteint, à chercher les remédiations requises, etc.: c'est là une tâche qui lui revient de droit en tant qu'il est un spécialiste des apprentissages scolaires; il ne doit en aucun cas laisser cette tâche aux parents qui ne sont ni formés, ni bien placés pour cela... Chaque parent sait bien, en effet, - même s'il est enseignant - qu'il n'est jamais le mieux placé pour "faire travailler" ses enfants; chacun a fait l'expérience de cette "surchauffe affective" qui menace quand, dans un sursaut de "conscience parentale", il s'entête à remplacer un instituteur sans disposer de la distance affective nécessaire; le chantage affectif est toujours là, latent, en dépit de toutes les bonnes intentions: "si tu m'aimais vraiment, tu saurais faire cette division"! Cela ne veut pas dire, bien sûr, que les parents n'ont aucune responsabilité en matière de formation à l'autonomie: mais il vaut mieux profiter des occasions offertes par la vie familiale pour cela... l'organisation d'un voyage ou d'un goûter, la participation à des travaux de bricolage, la réflexion sur l'usage de la télévision par une lecture collective des programmes et un choix raisonné des émissions, tout cela fournit d'excellentes occasions de réfléchir à ce qu'est une attitude autonome dans laquelle on se laisse pas dicter ses choix. Et les parents sont bien plus efficaces là, en faisant leur métier de parent, qu'en jouant aux instituteurs du soir !

       

La formation à l'autonomie suppose, ensuite, une option lucide sur les valeurs que l'on cherche à promouvoir : car, il n'est aucune manière de se comporter qui n'engage pas une certaine conception de l'humanité et de la socialité. Et, ces valeurs, bien souvent, sont implicites... quand elles ne sont pas ouvertement en contradiction avec les intentions affichées. Qui ne connait pas ces situations où l'on parle sans cesse de la solidarité quand, par ailleurs, l'on invite à réussir en écrasant ou humiliant le voisin? Or, être autonome c'est accéder progressivement aux enjeux de ses propres actes   et non agir en fonction des seuls intérêts du moment sans apercevoir le type de société qui se profilerait si ces comportements étaient systématisés. Et, dans ce domaine, les enseignants ont une responsabilité toute particulière: c'est à eux d'assurer, à travers les apprentissages scolaires, la formation à certaines valeurs fondatrices de l'humanité. C'est à eux d'amener, en particulier, les élèves à surseoir à la violence immédiate dans leurs actes et leurs paroles et à réfléchir avant d'agir... des dispositifs comme "le conseil" ou "la boite aux lettres", mais aussi des attitudes quotidiennes dans le dialogue en classe sont ici déterminants. Certes, les enseignants ne sont pas les seuls à devoir former de telles attitudes, mais ils ont à y contribuer, à travers leur spécificité.

       

Enfin, la formation à l'autonomie suppose une appréciation du niveau de développement atteint par un sujet : en effet, en matière d'autonomie, on connaît trop bien ces sortes de convulsions pédagogiques dont sont pris, parfois, les enseignants que nous sommes... Nous annonçons aux élèves que nous voulons les former à l'autonomie et nous mettons en place des situations trop difficiles à gérer pour eux: comme nous observons, alors, qu'ils "en profitent pour chahuter ou ne pas travailler", nous revenons à des situations traditionnelles, sous les yeux ravis des spécialistes du "je vous l'avais bien dit" et nous annonçons péremptoirement aux élèves qui n'y comprennent pas grand chose: "c'est tout ce que vous méritez!" C'est que nous avons mal évalué le niveau des développement des élèves et n'avons pas su doser correctement les apprentissages   que nous leur avons proposés.

       

Car tout se joue, en effet, dans le rapport entre le développement et l'apprentissage. Pour faire simple, disons qu'il y a toujours eu, sur ce sujet, deux thèses antagonistes: d'une part, il y a ceux qui, croyant être fidèles à Piaget, considèrent que le développement précède l'apprentissage; pour eux, si un enfant ne parvient pas à apprendre, c'est qu'"il n'est pas assez mur" ou qu'"il n'a pas atteint le bon stade"; il convient donc d'attendre patiemment que l'enfant se développe pour lui proposer les apprentissages correspondants. D'autre part, il y a ceux qui, croyant témoigner par là de leur confiance absolue dans la "nature humaine", pensent que l'on peut faire apprendre n'importe quoi à n'importe qui n'importe quand et que le développement se réduit à la somme des apprentissages. Les premiers pratiquent une pédagogie attentiste, les autres une pédagogie volontariste... les uns et les autres risquent de basculer dans de dangereuses dérives: l'abstention pédagogique pour les premiers, le dressage pour les seconds.

       

Or un psychologue russe mort en 1937, Vygotsky, nous donne les moyens de dépasser cette alternative: il montre qu'il existe bien une logique du développement (on ne peut pas apprendre n'importe quoi n'importe quand) mais que les apprentissages précèdent et ne suivent pas le développement: on peut apprendre des éléments nouveaux et acquérir des fonctions psychiques qui sont légèrement supérieures au niveau de développement atteint par le sujet à condition de lui fournir les aides didactiques requises. Dans cette perspective, la fonction du pédagogue est d'estimer - avec une marge d'appréciation qui est nécessairement un peu approximative - le niveau de développement atteint et de proposer des acquisitions légèrement mais nettement supérieures: dans un premier temps, le sujet ne pourra fonctionner "au dessus de ses possibilités" qu'avec tout un dispositif d'étayage, dans un second temps, il parviendra à l'autonomie dans l'exercice et l'usage de ces fonctions nouvelles si on prend la peine de procéder à un désétayage progressif.

       

Plus concrètement, il s'agit d'abord de construire des situations de formation   tant dans leur dimension socio-relationnelle que dans leur dimension cognitive : assurer la réassurance affective requise pour engager un apprentissage qui est toujours déstabilisant et risque de provoquer des rétractations, voire des crispations, par peur de l'inconnu et de la déstabilisation toujours anxiogène que cela provoque... mais aussi organiser une situation didactique la plus rigoureuse possible, sélectionner les bons matériaux, poser les bonnes questions pour faire construire les bonnes réponses. Ensuite, il convient de permettre au sujet de   se dégager progressivement de cette aide afin d'éviter les situations de dépendance à l'égard de la situation de formation et de l'enseignant... et cela, encore, tant sur le plan socio-relationnel que sur le plan cognitif : pour le premier, il faut apprendre à l'élève à se passer d'un soutien affectif qui lui a été, un moment, nécessaire; pour le second, il faut lui donner les moyens de savoir comment réutiliser ce qu'il a appris dans d'autres contextes que le contexte où il l'a appris.

       

Or si nous autres, enseignants, savons relativement bien organiser des situations d'étéyage, nous savons relativement mal organiser des situations de désétayage: ce qui fait que nous construisons des murs qui ne tiennent plus dès que nous ne sommes plus là; en d'autres termes, nous ne savons pas former des élèves vraiment autonomes. Si nous voulons former vraiment à l'autonomie, il nous faut investir tout autant d'énergie à construire des situations formatives qu'à organiser la disparition progressive de ces situations: il nous faut, à la fois, faire acquérir des connaissances à l'élève et rendre l'élève indépendant de nous dans l'usage qu'il fait de ce que nous lui permettons d'acquérir... c'est ce que j'appelle la transformation de connaissances en compétences. Inutile de nous le cacher, cette transformation est difficile: elle requiert une pratique systématique de la décontextualisation. Qu'est-ce que la décontextualisation? Ce n'est pas le fait, pour l'enseignant, de proposer sans cesse de nouveaux exercices d'application, c'est le fait de faire chercher par l'élève lui-même d'autres situations dans lesquelles il peut utiliser, faire jouer, mobiliser ce qu'il a appris. C'est là une pratique encore assez rare aujourd'hui et qui rend l'acquisition de l'autonomie aléatoire aux histoires individuelles et aux rencontres favorables que certains enfants auront pu y faire.

       

Concluons cette trop brève analyse : l'autonomie n'est pas un don ! Elle ne survient pas par une sorte de miracle ! Elle se construit dans la rencontre d'éducateurs capables d'articuler, dans leurs préoccupations, une meilleure définition de leur domaine de compétences, une plus grande lucidité sur les valeurs qu'ils veulent promouvoir et un meilleur discernement du niveau de développement de l'enfant et des apprentissages qui peuvent lui permettre de progresser. Ce n'est certes pas là chose aisée, mais l'enjeu est si important que nous n'y travaillerons jamais assez.

      

Philippe MEIRIEU"

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22 février 2009

Lancement de Calendoc

Encore un outil collaboratif pour les profs-docs très intéressant : CALENDOC.
Il s'agit d'un agenda collaboratif à destination des professionels de l'info-documentation créé par Silvère Mercier de Bibliobssession et Lionel Dujol du blog "La bibliothèque apprivoisée".
Voici sa présentation : "un outil collaboratif destiné à regrouper toutes les manifestations liées à l’information documentation dans un seul agenda ! L’idée est de réunir les manifestations qui concernent à la fois les bibliothécaires, les documentalistes, les étudiants, enfin toutes les personnes intéressées par le domaine de l’information documentation".
Vous trouverez deux billets écrits lors de son lancement sur Bibliossession, indiquant les modalités d'accès, d'inscription d'un évènement et sur la Bibliothèque apprivoisée, qui indique, entre autres, comment intégrer Calendoc à son blog. Nous allons tester...

Voici par exemple les manifestations qui vous attendent en Mars.

22 février 2009

Les élèves et la documentation

Couv_470Le dernier numéro des Cahiers pédagogiques (N° 470 - Février 2OO9) s'intitule "Les élèves et la documentation", coordonné par Isabelle Fabre, Cécile Gardies et Jean-François Marcel.
Les TICE sont maintenant entrés massivement dans les pratiques documentaires aussi bien de la part des enseignants que des élèves. Leurs usages bouleversent les pratiques professionnelles et documentaires au point de poser le problème de leur intérêt et de leur place dans la construction des connaissances.
D’après l’enquête Médiapro de 2006, la recherche d’information sur Internet devient une pratique ordinaire chez les élèves. Néanmoins, il convient de s'interroge sur la structuration des données sur le web et sur les obstacles rencontrés dans les activités de recherche.
Aussi, ce dossier pose les problématiques suivantes :
chercher, se documenter nécessitent un apprentissage.
Quelle pédagogie pour ces pratiques nouvelles ?
Quelle place pour le CDI, quels rôles pour les professeurs-documentalistes et les autres professeurs pour accompagner les élèves et exploiter au mieux ces nouvelles ressources sans négliger la documentation papier ?

Voici la liste des articles disponibles en ligne :

                      Comment font-ils pour s’informer ?
                   
Complément bibliographique à l’article de Nicole Boubée qui propose un regard nouveau sur la didactique de l’information-documentation.
Outils du Web2.0 et recherche documentaire : pour quelles compétences informationnelles à l’école ?
                   
Références bibliographiques  et sitographiques liées à l’article de Michèle  Drechsler
Historiae : la culture de l’information en action
                   
Par Olivier Le Deuff
Penser/Classer
                   
Par Isabelle Valque redde
Professeur-documentaliste dans l’enseignement agricole
                   
Par Bénédicte de La Houpliere
Enseigner l’information-documentation : le coeur du métier de professeur documentaliste
                   
Par Dominique Chabant, Jean-Pierre Hennuyer et Vassilia Margaria
École primaire : les BCD en sursis ?
                   
Par Pascaline Perrot
Démarches de projet et épistémologie du temps
                   
Par Anne-Marie Gioux
Un diplôme en prise avec la réalité
                   
Par Sylvie Perget
Les Cahiers pédagogiques au CDI ?
                   
Chantal Grenier
Quelles pratiques documentaires en Espagne ?
                   
Par Francine Pavan
Un nouveau métier dans le système éducatif roumain
                   
Par Georgeta Badau
Pour le plaisir...
                   
Par Isabelle Guerin
Bibliographie indicative commentée
                   
Par Isabelle Fabre, Cécile Gardies et Jean-François Marcel
                                                                                                                                                                                                                                                                   

                                           


21 février 2009

L'usage des blogs dans un cadre éducatif

L'interactivité entre le prof et l'élève devient pratique courante. Le blog de la VST de l'INRP revient sur le sujet dans un billet très intéressant sur les usages du blog en classe.
En introduction, l'article propose une définition du blog : « Le blogue est généralement compris comme étant un site Internet qui prend essentiellement la forme d’un journal de bord ou d’un journal intime regroupant une série d’articles habituellement présentés par ordre antéchronologique (soit du plus récent au plus ancien). Chaque billet ajouté au blogue est généralement composé d’un texte, d’images, de vidéos, d’enregistrements sonores ou d’hyperliens. Pourtant, ce qui fait d’un journal Internet un blogue, c’est la possibilité qu’il offre aux lecteurs de commenter les billets de l’auteur à même la page Internet. »

Le fait de rédiger puis de publier ses propres travaux permet à l'élève de « conserver une trace de son raisonnement, documenter les étapes d’un processus ou d’un long projet ». Le blog favorise une attitude réflexive sur les apprentissages, sur les pratiques : c’est un outil pouvant favoriser la métacognition.
L’élève peut utiliser un blog pour plusieurs raisons : portfolio d’apprentissage, carnet de stage,trace du chemin parcouru, communiquer, échanger avec son prof ou d'autres élèves...

Pour aller plus loin :

21 février 2009

Impact des TIC dans l'enseignement : une alternative pour l'individualisation ?

Un dossier proposé par l'INRP en date de Janvier 2OO9 revient sur l'intérêt des TICE dans l'individualisation des apprentissages, et plus particulièrement pour les élèves en difficulté. Les TICE seraient une alternative pour gérer l'hétérogénéité des élèves.
Ce dossier se décline en cinq parties, dont voici le résumé :

 

Dans la première partie, usages des TIC dans l'enseignement, nous essaierons de cerner ce que sont les usages des TIC dans l'enseignement : quelle définition peut-on donner au terme « usage » ? Comment caractériser, observer et évaluer les usages pédagogiques des TIC ? À partir de quelles fonctionnalités se développent-ils ?
Dans la deuxième partie, impact des TIC sur l'enseignement et l'apprentissage des élèves, nous essaierons de l'évaluer à partir de recherches et d'études menées en France et à l'étranger.
    Dans la troisième partie, nous discuterons des élèves en difficulté et de l'échec scolaire.
Dans la quatrième partie, nous tenterons d'évaluer leur pertinence pour les publics en difficultés et l'individualisation des enseignements.
    Dans la cinquième partie, nous présenterons des dispositifs innovants et des ressources pour individualiser avec les TIC.

 

21 février 2009

Sujet du CAPES interne 2OO9

Pour ne pas perdre le fil à quelques jours du CAPES externe, voici les épreuves écrites du CAPES interne de documentation session 2OO9. Le dossier proposé aux candidats était "Scolarisation des élèves à besoins spécifiques" et pour traiter le sujet, cinq documents à l'appui :

  • Document 1 : "Intégration, inclusion et pédagogie" de Brigitte BELMONT, chercheur CRESAS_INRP issu d'Eduscol - 2OO4
  • Document 2 : "Handicap, Pour la scolarisation de tous, la contribution des aides techniques à l'accessibilité pédagogique" d'Hervé BENOIT, directeur des études  de l'INS HEA publié dans Les Dossiers de l'Ingénierie éducative
  • Document 3 : "Quelle Ecole pour les élèves en situation de handicaps ?" de Patrice BOURDON issu des Cahiers pédagogiques 2OO5 [en ligne]
  • Document 4 : "Scolarisation des élèves handicapés : préparation de la rentrée 2OO6" issu du BO N° 31 du 31 Août 2OO6
  • Document 5 : "La construction d'une UPI, des premières craintes aux premiers bilans" de l'équipe pédagogique de l'UPI du collège du Parc, publié dans Les Cahiers Innover & Réussir de Mars 2OO7.

A partir de ce dossier, les candidats devaient rédiger une note de synthèse du dossier, puis développer une réflexion personnelle sur la contribution des professeurs-documentalistes à la réussite des élèves à besoins spécifiques, et enfin produire les notices bibliographiques des documents 1 et 5 avec résumés indicatifs. 

 

Notons que le professeur-documentaliste était totalement absent dans les documents, d'où l'importance de ne pas l'ignorer dans la réflexion personnelle !

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